dimanche 20 mars 2011

Jean Vautrin

Jean H, dit Jean V, je n'aurais jamais mis la patte dessus sans l'aide d'un oncle, puis de Vautrin lui-même, puis de sa femme, douce comme sa voix et belle comme elle j'en suis certaine.
Vautrin et ses romans historiques, c'était un peu dur à avaler… Pas que je déteste l'Histoire, mais elle fait ses romans au fur et à mesure je pense. Alors ce roman sur la Commune, un peu par prétention je l'aurais bien laissé à Victor Hugo. Mais mon oncle, puis l'auteur, puis sa femme… et me voilà plongée dans “Le Cri du Peuple”. 7,50€ et je mets les pages dans ma poche, je trouvais le roman trop long avant d'avoir ouvert la première page, je prends une grande inspiration (n'arrête pas de lire, Marie, même si c'est sec et même si c'est sérieux, n'arrête pas de lire et quand tu en seras à la dernière page tu poseras le bouquin sur la bibliothèque, tu l'oublieras et le nom -Vautrin- sera un peu à toi)…

Je renâclais comme un âne ignorant, lecteur têtu d'américains ou de romantiques, mais dix pages plus loin j'en avais lu deux cents. Tout en argot : dialogues et narration. Tout chantant de poésie vulgaire. Tout sur les grands hommes du petit peuple, sonnant à l'oreille comme un hymne français mêlé de chansons paillardes : de la violence et de la bonhommie jusqu'au fond de la chair des Tarpagnan (et c'est Tartanpion que j'allais écrire) et autres Horace Grondin, des noms plus français qu'on ne saurait y croire.

Je réapprends à lire, je bute à nouveau avec délice sur des mots inconnus, je reconnais ma langue et la sens étrangère, je la redécouvre, parce qu'en littérature comme en amour il faut parfois renouveler ses vœux. Et pourtant qu'est-ce que je me fous des aventures de ces gavroches et militaires ! L'histoire de l'Histoire me laisserait de bois, mais la langue -et j'ai envie de jurer en patois quelque mot en “-bleu” pour me faire comprendre- suffit à me tenir aux lettres.

Les anars et les cocos, à l'époque d'hier et de maintenant ça fait toujours plaisir à voir, mais là j'aime la Révolution parce qu'elle est belle à entendre.


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