vendredi 24 décembre 2010

24 décembre 2010 - New York vol.38

Il était temps que je découvre un nouveau New York. Avant d'embarquer pour San Francisco, avant de suivre timidement les traces des Beatniks, il fallait que je les guette ici, dans la grosse pomme. A Brooklyn, les jeunes leur rendent hommage constamment, leur réservent un bout de leur vie, sans doute non-assez dissolue. On a peut-être perdu l'habitude d'être fou, ou peut-être on le fait sous cape, les poésies d'ivrognes et de battus au milieu des batailles de la vie dure.





Alors les Beatniks vrais de vrais, ce qui reste de leurs squelettes, s'ils ne sont pas sur les routes gelées de Noël, où sont-ils ?
Dans les clubs ils faut croire, là où résonne encore le jazz, dans les caves millénaires où l'on trouve la bonne bière et la mauvaise chaleur. Alors j'essaie les comptoirs, un à un. Kettle of Fish, une grande cave où l'on peut jouer aux fléchettes ou discuter sur des canapés géants pendant que le jazz et -époque oblige- les chants de noël nous la jouent intello, une petite cheminée dans un coin et des bouquins autour, pas les bons, mais qu'importe, il y a assez pour se rappeler, assez pour imaginer les jeunes entassés sur ces coussins moelleux pour parler de combien c'est con un monde, et passionnant aussi. Nous on parlait de la France, du retour, et puis d'écologie. Et d'un joyeux anniversaire, un anniversaire d'enfant de la Lune.


Le lendemain soir, par hasard, me revoilà bouteille en main, et cette fois c'est à Bitter End, où Bob Dylan et Woody Allen auraient fait leurs débuts. Quelques tables en bois, un chanteur-guitariste et un bassiste sur une petite scène craquante. C'est tout, c'est timide, c'est un peu de l'histoire.


Alors demain je remets le couvert dans un petit club de jazz millénaire, on va dire, Cotton Club, où je compte écouter un gospel et déguster ces fameux brunch dont les new-yorkais sont friands, le tout à la fois, comme lorsqu'au-dessus de mes repas lisboètes de jeunes artistes venaient jeter leurs larmes chaque jour nouvelles dans des fados grimaçants. Il y a parfois quelque chose de comestible, dans la musique, c'est à croire.


Joyeux Noël, c'est con un monde. Mais passionnant aussi.






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