mardi 14 décembre 2010

14 décembre 2010 - New York vol. 37





La suite du tournage s'est avéré plus difficile que la première. Entre temps la réalisatrice s'est rendu compte qu'elle n'avait plus d'argent, et voilà que tout d'un coup nous étions nourris au pop-corn. Les gamins en avaient assez, rien n'était parfaitement organisé et nous avons terminé tard. Je n'aime pas ce film, c'est un problème. D'autant plus qu'entre temps j'ai lu la pièce dont est tiré le scénario, une pièce de Maeterlinck, et j'ai été dégoutée par l'idée que d'une oeuvre cynique, un peu dure mais très poétique, telle que les enfants aiment et dont les adultes se souviennent, on ait pu faire ce joyeux téléfilm où des fées parfaites apparaissent dans un rayon de lune pour montrer aux enfants que… que quoi ?


Bref, j'aurais aimé en avoir terminé mais voilà que la réalisatrice a encore mille choses impossibles à me demander…


Mais quoi, qu'importe après tout, c'est Noël ! Le froid a envahi la ville, la neige s'est abattue, la patinoire du Rockefeller ne désemplit pas, surveillée par ce haut sapin illuminé de 20 000 petites ampoules… non, il n'y a pas de doute. Curieusement, le plaisir que je ressens ces dernières années à l'approche de Noël n'est pas de même nature que celui que je ressentais étant enfant. C'est aujourd'hui que je perçois ce qu'on appelle communément “la magie de noël”, c'est aujourd'hui que je l'aime, alors que durant mon enfance cela restait une fête parmi d'autres, peut-être plus étrange, parce que les familles sont de drôles de choses dont je ne suis même pas sûre aujourd'hui de comprendre le mécanisme compliqué. Mais aujourd'hui, la simplicité de ce bonheur partagé me touche beaucoup plus. Et au cœur spirituel des Etats-Unis, dont je ne cesse de dire qu'ils sont de grands enfants, ce plaisir est décuplé. Ils aiment aimer. Ils adorent ça. Les maisons sont bourrées de lumières, et de décorations invraisemblables. Même les chants de noël, insupportables à toute autre heure, me paraissent bienvenus en cette période de l'année. C'est guimauve ? Tant mieux. On a le droit d'en rire, c'est fait pour.


Et tant que ce plaisir de petite fille devant un magasin de bonbon s'élève, une partie de moi s'attriste, un peu. Comme lorsqu'en revenant de la patinoire j'ai vu ce SDF qui semblait avoir fondu à l'intérieur de sa doudoune, comme s'il ne restait plus que des vêtements avachis sur eux-mêmes, dans le froid résonnant du métro. Voilà comment mes sentiments se mélangent à tout va, le plaisir prenant facilement le pas sur la tristesse, parce que, je ne sais pas… Parce que c'est maintenant et que maintenant est propice au plaisir.


J'ai terminé deux cours aujourd'hui, et c'était trop court. New York est une ville où je pourrais vivre un peu, pour de vrai. Parce qu'elle regorge de belles choses et de possibilités.
Heureusement, en sortant de classe, la neige tombait à petit flocons légers, parce que dans chaque fin d'année il y a une promesse d'avenir.






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