dimanche 26 décembre 2010

26 décembre 2010 - New York vol.39

Cotton Club, c'est le club de jazz par excellence. Au cœur de Harlem, le même quartier que j'habitais il y a moins de trois mois, il a été créé par un gangster pendant la prohibition. Et parce qu'on y entend ces deux termes “gangster” et “prohibition”, qui par leur célébrité ont traversé la frontière ténue entre réalité historique et fantasy rétro, Martin Scorcese en a fait un film… Cotton Club.





C'est donc là que j'étais ce matin, pendant que des jazz-men en nœuds-pap’s et trois grosses femmes noires débarrassées de leurs fourrures chantaient leurs prières en gospel. Autour de nous des parisiens, et qu'eux ou presque, venus profiter comme nous du jazz avec un sourcil levé, parvenant comme seuls savent le faire les français à être arrogants et bruyants à la fois. Mais dans un club de jazz, personne n'a rien à y redire. La prohibition n'était pas une époque d'ivrogne, et le jazz pas une musique de prolos que diable ! Ou bien… ?


Oui il y avait sans doute une petite note sur-jouée dans cette orchestration de club de jazz classieux où on paie son brunch plus cher qu'un repas complet de noël. C'est difficile de faire vivre le passé, de le faire passer pour du présent, tout en rappelant à tous à quel point il est lointain. Il faut choisir, il faut se débarrasser du sépia des cartes postales, il faut juste en garder l'essence muette, celle que tout le monde reconnait sans savoir pourquoi, une once de véritable. Malgré la qualité du tout, il manquait de cela, de la chaleur indéfinissable du “vrai”.


Mais c'était bien, quand même. Grâce à la musique, et à ce petit club cozy bien droit sous la tempête de neige qui hurle dehors. C'est des noëls comme on n'en a pas cent. Dehors on peut toujours essayer de prendre en photo la neige qui tombe, ce n'est pas facile, ou on peut faire de la luge sur les trottoirs, ou se jeter chez soi pour compléter ce brunch à volonté par ce qui lui manque réellement : un chocolat chaud.






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