dimanche 10 octobre 2010

10 octobre 2010 - New York vol. 21



Je suis épuisée. Syndrôme des temps modernes : couchée à 2h, à 4h30 je fais une crise de spasmophilie. Ce qui est drôle dans l'affaire c'est que mon état de semi-conscience a confondu trois éléments sans lien les uns avec les autres : mon allergie à la poussière d'une part, qui m'empêche très légèrement de respirer dans ce lit de vieilles couvertures, ma spasmophilie, qui me donne la sensation de ne pas respirer, et mon rêve d'autre part, car je rêvais de Paul McCartney. Et là ça devient hilarant parce que la responsabilité de Paul McCartney dans mes difficultés à respirer ne faisait aucun doute, dans mon délire d'éveillée endormie. Salaud de Paul.

Je pensais à lui, un peu en l'honneur de quelqu'un que j'aime, avant de m'endormir, et je pensais à cette drôle de théorie “Paul is dead” selon laquelle il aurait été remplacé à sa mort le 12 octobre 1966 (j'aime que mon anniversaire serve aussi de date à la mort légendaire d'un homme encore vivant) par un sosie. Et je réalisais qu'il n'y a que deux personnes au monde qui puissent se prévaloir, grâce à leur notoriété, d'être mort et vivant à la fois : Elvis, que les gens croisent quotidiennement dans les rues depuis sa mort, et Paul. Je pense que ça fait plaisir au vieux Paul.


Je n'arrive toujours pas à respirer correctement. Il est 7h35 maintenant, l'épuisement de chercher une respiration correcte me rend presque un peu folle. Peut-être que j'ai encore une once de ce sommeil sans repos en moi, et que je parle encore un peu à Paul, comme hier sur le banc, où j'étais seule et parlais avec lui des filles, et où je lui expliquais pourquoi vraiment dans un monde parfait il aurait été jaloux de John Lennon d'avoir Yoko Ono (et pas l'inverse), et que peut-être s'il eût été plus jaloux, toute la face du monde en eût été changée. Je sais, ça ne fait pas sens, il faut discuter pendant une demi-heure en pensée avec quelqu'un qui n'est pas là (et qui, peut-être, est mort…) pour en arriver à quelque chose comme ça. Parfois j'essaie de discuter avec Yoko Ono, quand je suis devant chez elle. Mais elle m'énerve. Elle est trop triste. Paul croit tout savoir sur tout, c'est beaucoup plus drôle. Parce que je peux avoir des conversations incroyablement stériles (on apprend peu de chose à discuter avec soi-même) avec l'air d'apprendre à comprendre le monde. C'est tout un art.


En quoi tout cela est en lien avec New York ? Je ne sais pas. Mais ça l'est. Parce que tous vivent dans l'Etat ou la ville de New York.






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