mardi 27 mai 2014

26 mai 2014 - Toronto 1

L'arrivée à Toronto fut un choc. Après le calme de petit village de Montréal, après six heures de trajet dans un bus assoupi, je rentrai dans Toronto… Un dimanche. Avec les embouteillages, les travaux, les métros au système incompréhensible, les “street cars” qui ne fonctionnaient pas correctement, l'heure d'attente et de panique à passer d'un coin de rue à un autre, les gens tout à coup pressés même le dimanche dans le quartier financier, une veste perdue dans le tumulte… Je suis arrivée chez mes amis. Un petit appartement d'apparence tranquille sur un bar bruyant, joliment décoré, posé là sans égards pour le bouillonnement ambiant. La fatigue aidant, Montréal me manquait déjà. Et peut-être me manque-t-elle encore un peu, aujourd'hui éloignée d'un jour.



Ce qui me plait de Toronto est moins lié à la ville elle-même, que je trouve fatigante et pour l'instant inesthétique, qu'au sentiment de nostalgie New-Yorkaise qui me prend dans cette ville, à la fois si proche et si éloignée de ce que peut être la grosse pomme. J'y retrouve la langue, avec cependant cet accent que je ne comprends pas et qui me demande d'infinis efforts de concentration, mais aussi des boutiques, des chaînes de restaurants et des institutions que j'associe à la magnifique ville américaine. Mon ami se plait à dire que Toronto est exactement “un cinquième” de ce qu'est New York : un cinquième de la taille, un cinquième des parcs, un pseudo-Time Square d'environ un cinquième de l'original, un cinquième du nombre de Five Guys (qui continuent de s'appeler Five Guys, tandis qu'en toute logique la célèbre chaîne de Hamburgers devrait s'appeler ici “One Guy”). Un cinquième aussi de la beauté, de l'activité culturelle et tout bien compris, de l'intérêt.



À la recherche d'authenticité dans cette ville sans grande âme, je me suis donc rendue au Distillery District. Ça sonne bien, on a envie de le répéter. Ça roule vite sur la langue, on peut même oublier autant de voyelles que l'on veut : Distillry Dstrict, Dstllry Dstrict. Autant profiter du nom car une fois entré dans ce quartier de la taille d'un mouchoir de poche formé à partir d'une ancienne Distillerie, on passe autant de temps à le visiter qu'à en prononcer le nom. Voyelles non comprises.



Heureusement en fin de journée un petit tour dans un des grands parcs, sur le bord de l'eau où sont amarrés plusieurs grands voiliers, m'a réconciliée un peu avec la ville. Mais il me semble avoir curieusement peu de choses à regarder, peu de gens à rencontrer ici. Toronto est une ville sans histoires, qui me laisse désoeuvrée.

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