Est-ce mal d'aimer autant ces villes coloniales ? De la Nouvelle Orléans à Pondichéry, qu'importe les kilomètres, il n'y a qu'un pas. L'océan a remplacé le Mississipi, et la Ville Blanche, plus calme et aérée que le reste de l'agglomération, propose au visiteur des façades coloniales charmantes, des bric-à-bracs vintage pas loin d'être à la mode, des cafés français serrés et des vues sur la mer. Moins stupéfiante que la Nouvelle Orléans, nous n'y avons rien vu d'exceptionnel : comme beaucoup de villes modestes, tout n'y est beau qu'en relation à tout le reste. Individuellement, les maisons sont aussi délabrées qu'ailleurs, les rues plus défoncées encore, les bouts de béton et les maisons en ruine en font un terrain chaotique, pour ne pas dire une course d'obstacle. Mais un regard plus généreux panse les plaies des maisons des grandes feuilles des palmiers et des fleurs roses en cascades sauvages des bougainvilliers. Il répare les rues des ombres ciselées des balcons. Il décore le béton de vieilles machines à coudre, de vieilles machines à calculer, de vieux fers à repasser et de vieilles voitures, tout cela en état de fonctionner quand ailleurs ils seraient envoyé somnoler au musée. J'ai rencontré Pondichery et, facilement, en ai fait une amie.
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