J'ai traversé ainsi tout le parc ou presque, avant de croiser un homme, perdu comme moi sur le chemin de l'Académie des Sciences de Californie. Retrouvant notre chemin ensemble, nous avons discuté un peu. Il disait qu'il était francophile, c'est-à-dire qu'il aimait le pain, le fromage et le bœuf bourguignon. Pur banquier San Franciscain (il y a des banquiers même à San Francisco), il parlait avec beaucoup de gentillesse, et certainement un esprit légèrement gourmand : “mon frère habite là- bas, tout près d'une boulangerie française…” puis “ah ? Une auberge de jeunesse ? Il y en a une très chouette, pas loin de la boulangerie en question…” et encore “Le pont, oui, bien sûr, il est célèbre, la boulangerie n'est vraiment pas loin…”.
Nous sommes arrivés, et dès l'entrée il m'a salué, ce que j'ai trouvé admirable parce qu'il est rare que quelqu'un dont la conversation est agréable sache quand il faut pourtant y mettre un terme.
De nouveau seule, dans un lieu chouette dans l'ensemble, bien foutu, regorgeant de poissons (les aquariums de San Francisco sont une expérience à ne pas manquer, parole d'âme de gamine !), d'oiseaux, de papillons, de plantes, de tortues, de pingouins, de serpents, de trucs et autres qu'on ne voit nulle part ailleurs, surtout pas comme la plupart ici en semi-liberté. J'ai surtout admiré l'architecture du lieu qui nous fait passer des moments incomparable de découverte en 3 dimensions de la nature, plutôt que derrière les vitres formelles qui le plus souvent transforment des merveilles en cartes postales.
Du parc à la forêt tropicale, tout doucement, sans broncher… j'avais oublié ce que c'était la nature, mes sens étaient submergés. Je ne voulais même rien savoir. Je me foutais des noms, des sciences, des anecdotes, j'étais juste au milieu, bouche ouverte.
J'ai manqué de gober un papillon.
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